Sous le soleil de Soledad, Laurence Peyrin

Une belle histoire qui rappelle que la vie n’est parfois qu’une question de perspective. Et que non, il n’est jamais trop tard pour changer de point de vue. 

Même à 50 ans. 

Même quand on ne comprend plus grand-chose à ce qui nous entoure. On peut toujours s’ouvrir à soi-même et aux autres.

La quatrième de couverture

 

Peut-on aimer les autres quand on ne s’aime pas soi-même ? C’est la question que se pose Cassie, quand elle contemple ses presque 50 ans, ses kilos en trop, sa solitude… Des gens, elle en croise pourtant. 

Au Wild Sun Safari, ils sont nombreux à venir admirer ses alligators. Mais elle ne les voit pas, pas vraiment. Elle ne voit pas non plus Soledad, la vieille dame mexicaine qui s’occupe de sa maison. Quand cette dernière décède au milieu du salon, Cassie se sent un peu honteuse. Et encore plus en lisant sa lettre :  » Quand je serai morte, ramenez-moi chez moi, s’il vous plaît. « 

C’est le début d’un voyage bien plus loin – tain que le Yucatán : vers un nouveau soleil, une nouvelle vie peut-être…

De quoi parle le livre ?

Comme tu le sais (peut-être), j’aime beaucoup ce qu’écrit Laurence Peyrin. À chaque fois, les univers sont différents, mais elle trouve le moyen de nous faire nous identifier à la personnage principale (eh oui, là aussi, c’est encore une femme ! Et ça fait du bien).

Il me semble que “Sous le soleil de Soledad” est l’un des livres qui l’a fait connaître (avec “La Drôle de Vie de Zelda Zonk”), et pourtant c’est l’un des derniers que j’ai lus.

Ça parle de l’histoire de Cassie, qui se surnomme Mama Cass depuis sa plus tendre enfance. Je ne vais pas te spoiler le livre, mais globalement, on est sur une gérante d’un safari de crocodiles en Floride (hyper stylé), qui se déteste.

Et sa haine d’elle-même n’est pas nouvelle : elle s’est toujours trouvée grosse, moche, inintéressante, décalée… Alors certes, elle n’est pas présentée comme un canon de beauté dans le livre, mais elle est loin d’être laide.

Le seul problème : sa vision d’elle-même, tronquée par des parents qui n’avaient pas trop le temps (ou la délicatesse) de désamorcer les complexes naissants, une mère partie trop tôt et des enfants moqueurs aux âges clés de la vie.

En gros, Cassie ne part pas super bien, et elle se traîne ses complexes et sa vision négative d’elle-même jusqu’à sa belle cinquantaine, où on apprend à la connaître.

Mais comme toujours avec Laurence Peyrin, hors de question de laisser un personnage en détresse. Cassie se retrouve obligée de sortir de la zone de confort de ses complexes par un événement plutôt tragique : le décès de sa femme de ménage. Qui est en réalité bien plus que ça.

Mama Cass et Soledad, une épopée qui a commencé il y a bien des années

Donc Soledad (tu l’auras compris), c’est la femme de ménage. La 70aine bien tassée, elle meurt d’une mort naturelle. Pendant qu’elle fait le ménage chez Cassie.

Bon, c’est déjà pas mal choquant pour notre héroïne. Mais ça l’est encore plus quand Cassie se rend compte qu’elle a passé plus de 20 ans à croiser Soledad, sans vraiment faire attention à elle.

Sans même connaître la signification de son prénom (solitude ? soleil ?).

Alors que Soledad a toujours pris soin d’elle, d’une manière discrète, qui ne demande rien en retour.

Rongée par les remords, Cassie décide de réaliser la dernière volonté de Soledad : ramener ses cendres dans son pays. Au fin fond du Mexique. Bien loin de la caverne confortable des complexes de Cassie.

Et c’est dans cette aventure qu’on la suit.

“Je pourrais vous dire que je me demandais comment elle arrivait à faire son chignon. Et ce serait vrai. Je pourrais vous dire qu’elle avait des yeux d’un brun très clair, et une petite dent de travers (…). Je pourrais vous dire tout ça, et ce serait vrai. Mais, monsieur Arroyo, ce ne serait pas juste. Parce que ce serait me donner le beau rôle, celle de la femme qui avait trouvé en Soledad l’affection d’une seconde mère et qui la lui rendait en retour. Alors que ses yeux clairs, je ne les ai vraiment vus qu’après sa mère. Ses cheveux bruns, je ne les ai pas vus blanchir. La vérité, c’est qu’elle était pour moi une présence réconfortante. Et que comme toutes les présences réconfortantes, on ne les ressent que par leur absence.”

 

sous le soleil de soledad laurence peyrin

Un livre qui fait du bien

Ce que j’aime beaucoup chez Laurence Peyrin, c’est sa capacité à nous aider à nous identifier à des personnages principales aussi diverses que variées. Pourtant, c’était pas gagné au début : la propriétaire de safari de crocodiles au fin fond de la Floride, autant te dire que j’en suis loin…

Mais l’autrice teinte ses personnages des faiblesses et des failles qui font chaque personne. Donc c’est facile de s’identifier à Mama Cass, à son collègue et ami Oleg et même à Soledad, qui a choisi une vie de solitude sans vraiment la subir, mais sans la vivre pleinement non plus.

Ce livre, c’est un énième rappel qu’on peut choisir de changer, d’ouvrir nos horizons et de s’accepter soi-même ainsi que les autres. Encore une belle poésie qui sort du coeur créatif de Laurence Peyrin avec magie.

Tu me diras ce que tu en penses !

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